C'est le cauchemar de bon nombre de parents !
Il y a les cas extrêmes : le bébé qui rejette le biberon ou qui refuse toute nourriture solide, l'enfant qui n'a jamais faim et qui est tout maigre, l'adolescent qui ne mange presque pas et que l'on suspecte d'anorexie...
Il y a aussi les cas banals du quotidien, les cas les plus fréquents : l'enfant qui boude son assiette et qui peut se tenir sans manger pendant des heures ! Celui qui refuse catégoriquement de manger des légumes, l'autre encore qui fait des caprices dès qu'on lui présente un plat nouveau...
... Que les enfants soient petits ou grands, le moment du repas peut être un véritable défi, et un véritable sujet de préoccupation pour le parent.
Des solutions pour amener son enfant à manger plus facilement
Vous proposez à un enfant de la nourriture, il la rejette.
S'il est tout petit, c'est un défi particulier, parce qu'il ne peut pas être raisonné, et qu'il ne peut non plus être contraint à manger ! (ce qui n'est pas une bonne chose de toutes façons ;-)
La priorité est donc de l'amener à s'alimenter de manière saine pour qu'il reste en bonne santé.
De ce fait, l'enjeu est de le conduire à accepter la nourriture qu'il met en bouche... et cela dès la diversification alimentaire !
Les parents développent plusieurs stratégies avec les tout-petits :
De manière générale, si votre enfant refuse un aliment, n'insistez pas trop et ne vous découragez pas, vous pourrez le lui proposer un autre jour sous une autre forme et dans un contexte différent.
Par ailleurs, si votre enfant semble en forme et qu'il aime manger les mêmes aliments tous les jours, ce n'est pas plus grave que ça si le pédiatre le trouve en bonne santé et que son transit intestinal est bon.
Tout naturellement, avec le temps, et en fréquentant d'autres enfants, il s'ouvrira à de nouveaux aliments et à de nouvelles saveurs, parce que l'enfant grandit et apprend naturellement par imitation.
Enfin, si son poids et sa courbe de croissance sont normaux, ne vous inquiétez pas, c'est que votre enfant absorbe la nourriture qu'il lui faut.
On a tous cette fameuse phrase en tête : « on ne joue pas avec la nourriture ». Et pourtant, la découverte d'un aliment ne passe pas nécessairement d'abord par le goût. Un enfant découvre en premier l'aliment par la vue et par le toucher.
Manger est une pure expérience sensuelle qui fait appel à toutes ses facultés sensorielles. D'où l'importance de laisser le petit enfant jouer avec la nourriture, en sentir la texture... Il va la malaxer, la laisser couler entre ses doigts, la porter à la bouche, et même la recracher.
C'est un moment qui n'est pas agréable pour le parent, mais les dégâts s'anticipent chez les tout-petits, en mettant la chaise haute sur le carrelage de la cuisine, et des vêtements un tablier en plastique pour éviter les tâches sur les vêtements.
Manger c'est explorer : découvrir des saveurs, des textures variées, des couleurs et des formes... et même se familiariser avec la température de l'aliment. Tiède, chaud, froid... tout relève de l'exploration pour le petit enfant.
Un enfant que l'on autorise à explorer les aliments qui lui sont servis avec ses 5 sens (vue, odorat, toucher, goût, et même ouïe, puisque certains aliments sont jouissifs à croquer... comme les concombres ou les pommes !) développera un sens de la curiosité, et sera plus enclin à adopter des habitudes alimentaires saines.
Les études corroborent ces faits : les enfants qui ont eu l'autorisation de manipuler librement leur nourriture développent des habitudes alimentaires plus saines en grandissant, alors que ceux qui ont eu un rapport plus rigide à la nourriture sont plus enclins de développer par la suite des troubles alimentaires.
Distraire les tout-petits pour les faire manger, jusqu'à quel point ?
Autrefois, les parents avaient recours au jeu de l'avion pour faire manger leur enfant. Il s'agissait de le distraire et de l'amuser, histoire qu'il ouvre la bouche au moment de l'atterrissage de l'avion, symbolisé par la cuillère chargée de nourriture qui s'enfonçait dans sa bouche, terrain d'atterrissage !
Aujourd'hui, un nombre croissant de parents proposent à leurs très jeunes enfants (même à un an et demi !) de manger devant l'écran de leur mobile en visionnant une vidéo YouTube. Certains enfants sont littéralement hypnotisés, et ouvrent mécaniquement la bouche, indifférents à la nourriture qu'ils absorbent, tant ils sont absorbés par l'écran...
En agissant ainsi, on prive l'enfant du rapport sensuel à la nourriture. Il ne prend pas conscience des aliments qui lui sont proposés, à leur texture, à leur goût... Il entretient un rapport abstrait à la nourriture, mais aussi à son corps.
De plus, les études ont prouvé qu'un enfant qui mange devant un écran est moins sensible à la sensation de satiété. Avec le temps, il est ainsi plus exposé au risque d'obésité.
Pour autant, manger parfois en famille devant un film, peut constituer un rituel de plaisir, de complicité et de cohésion familiale. Une soirée popcorn hebdomadaire n'aura pas de conséquence néfaste. Au contraire, dans ce cas, l'exception est favorable au développement de l'enfant et apporte de la souplesse à la règle quotidienne.
Vous avez servi le repas à table ou dans son assiette, et votre enfant n'en veut pas.
Si c'est un nouvel aliment, il important de lui inculquer la curiosité de découvrir. Une bouchée seulement, à chaque fois que le plat sera servi à table. Comme en témoigne une maman, la répétition d'un micro-effort (une petite bouchée seulement) permet à l'enfant de s'habituer au goût, sans pour autant lui faire violence.
Myriam, maman de deux enfants, partage son expérience :
Pour autant, si l'enfant a un dégoût viscéral pour l'aliment, le forcer à le mettre en bouche peut constituer une violence, et être totalement contre-productif !
Carmen, maman de deux enfants, en témoigne :
Et elle ajoute
Valérie, quant à elle, adopte la stratégie de ne pas gaver l'enfant, au contraire, de lui servir de toutes petites portions afin que l'enfant sollicite plus de nourriture !
Nous avons aussi sollicité l'avis de papas. Ainsi, Michaël, jeune papa et médecin d'origine australienne préconise quant à lui de ne pas accorder la même importance à tous les repas :
Enfin, pour Céline, maman psychologue, il est important de ne pas mettre trop d'enjeu sur le repas.
Elle ajoute :
Marine, coach pour enfants, abonde dans le même sens :
Pour Inès de Franclieu, coach parental d'exception et maman de famille nombreuse, il est bon d'édicter les règles de manière claire et positive, en témoignant de l'empathie, et en usant du « pour que ça se passe bien »
Inès préconise même de « diminuer la montagne » si nécessaire, en proposant à l'enfant de lui enlever une partie de ce qui lui est servi. L'enfant se sent à cet effet compris et pris en considération. Cette empathie et esprit de conciliation sont, selon elle, positifs, pour autant que les règles définies soient respectées : en l'occurrence, que l'enfant mange ce qui lui est proposé après que les quantités ont été diminuées.
Il est très important que l'enfant vive les conséquences de ses choix pour en tirer des leçons et s'ajuster, même si cela demande un temps d'adaptation et crée chez lui à court terme un sentiment de frustration.
3/ QUEL QUE SOIT L'ÂGE DE L'ENFANT
Manger est un plaisir d'autant plus grand pour certains, qu'ils ont eu du plaisir à préparer le repas.
Impliquer l'enfant dans le repas, en l'invitant à cuisiner avec vous, à lécher les casseroles, à jouer au sous-chef, est la meilleure façon de l'inciter à aimer la cuisine et les repas qui leurs seront servis.
Un enfant peut adorer le rôle de sous-chef, avec un tablier à sa taille, et des tâches et responsabilités particulières.
Les plus petits pourront écraser des fruits (par exemple des bananes mûres), touiller les mélanges, battre un œuf, ajouter la crème...
...Vous l'aurez compris, les tâches seront pour lui ludiques et valorisantes. Et quel bonheur pour lui, au moment de passer à table, de revendiquer sa part dans la concoction du repas !
Les plus grands pourront quant à eux s'essayer seuls à des recettes faciles : des salades, des rouleaux de printemps, des desserts faciles (comme de la crème au chocolat)... Ils pourront également s'essayer à la sculpture d'aliments (par exemple des fruits), et apprendront par la même occasion à manier de manière sécuritaire un couteau.
Sandrine témoigne :
Les personnes qui ont une belle ligne et une bonne hygiène alimentaire ne mangent pas en dehors des repas.
Un enfant est bien sûr enclin à prendre des collations, et c'est une habitude alimentaire positive pour autant que la collation proposée soit saine (éviter les bonbons), que l'horaire soit respecté (10 heures le matin et 16 heures l'après-midi par exemple) et que les quantités de nourriture proposées soient maitrisées (1 ou 2 yaourts, mais pas 3)
Le moment du repas est traditionnellement un moment d'échanges et de partage.
Manger en racontant aux autres membres de la tablée sa journée, constitue pour l'enfant un vrai rempart anti-solitude, et maintient les liens qu'il entretient avec ses parents et sa fratrie. Les repas familiaux rassurent et créent de la cohésion, un sentiment d'appartenance au clan familial. En ce sens ils contribuent à rassurer l'enfant.
Manger avec ses enfants, ou encore être assis à leurs côtés au moment du repas chez les plus jeunes, c'est leur transmettre de l'amour, des valeurs, et les aider à s'ouvrir au monde à travers la découverte de nouveaux aliments et textures. On peut dire que manger, c'est aimer !
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