Savoir être bien quand on est seul, cela s'apprend
Par LMT
On sait tous que l'enfant a besoin de se sentir aimé et en sécurité pour s'épanouir ! Au fur et à mesure qu'il grandit, il fait l'apprentissage de l'autonomie : d'abord sous les yeux attentifs et rassurants de ses parents, puis seul.
Vers trois ans, il a déjà la capacité de s'amuser en sa propre compagnie. Être entouré de gens, que ce soit ses parents, ses frères et sœurs, une gardienne, des camarades de garderie ou d'école, etc., contribue à sa socialisation.
Toutefois, être toujours entouré peut contribuer à sa dépendance affective et à un vide intérieur.
Vous trouvez difficile de concilier travail, tâches ménagères, famille et sorties ? Vous respirez plus librement lorsque votre enfant est occupé et que vous pouvez vous concentrer sur vos affaires ?
Eh bien vous pourrez souffler lorsque vous apprendrez à votre enfant à trouver en lui-même des ressources divertissantes ! Cela vous aidera, vous, mais aussi et surtout ce sera pour son plus grand bien. À vous de donner à votre enfant les outils qui lui permettront d'apprécier sa propre compagnie et d'en tirer profit.
- La « solitude », ça s'apprivoise. Bien sûr, il ne s'agit pas d'abandonner votre enfant seul à la maison ou de le confiner dans sa chambre. L'idée est plutôt de l'habituer petit à petit, et de plus en plus longuement, à jouir de sa propre compagnie. Il recherche constamment votre attention ? Commencez à faire ensemble un puzzle, un dessin, un jeu de construction, puis laissez-le continuer seul. Ou encore, donnez-lui une tâche : regarder par la fenêtre et compter les voitures qui passent, fermer les yeux et penser à une histoire qu'il vous racontera
Il se rendra compte qu'il est capable de réaliser des choses par lui-même.
- Apprenez à votre enfant très tôt à aimer sa propre compagnie, pas seulement à la supporter
Amenez-le à associer sa solitude à sa liberté d'imagination, d'expression, d'exploration, de jeu, et à jouir d'un sentiment de plénitude. La solitude est structurante.
- Amenez-le à comprendre que minimiser vos interactions durant certaines tâches et l'encourager à jouer seul, ce n'est pas moins l'aimer. Votre présence dans un même lieu ne signifie pas que vous devez toujours interagir. Insistez sur le fait que, quand vous passez du temps avec lui, vous lui accordez toute votre attention.
- Expliquez-lui qu'il y a un temps pour tout. Il y a un temps pour les activités avec d'autres, un temps pour les discussions avec lui, des moments pour les câlins
et un temps pour le jeu solitaire. Il ne doit pas solliciter constamment votre attention, par exemple, il ne faudrait pas qu'il se sente menacé par le fait que vous portez attention à autre chose ou à d'autres personnes que lui.
- Évitez d'inviter tous les jours ses amis ou de remplir son horaire d'activités sociales pour ne pas l'avoir dans vos pattes. Il faut qu'il ait du temps pour s'explorer, développer son imagination et sa créativité, s'apprivoiser lui-même. Le manque d'activité est souvent associé à l'ennui, et l'ennui est un catalyseur d'imagination ! Ainsi, la solitude ne se meuble pas à tout prix par un flot d'activités différentes et un horaire très chargé qui empêchent l'enfant de se découvrir, de réfléchir et d'aimer sa propre compagnie.
- Enrichissez son horizon en variant ses activités. Apprenez-lui à sortir un jouet ou un livre à la fois. Privilégiez les activités à la fois ludiques, créatives et éducatives, ou alternez différentes sortes d'activités qu'il peut mener seul.
« On peut souffrir de l'absence de l'autre ou des autres, mais ce n'est pas la même chose que de souffrir de l'incapacité d'être seul »
Ce sont les mots de la psychanalyste Catherine Audibert pour laquelle la solitude est un tremplin à l'identité et à la non-dépendance affective.
Pour pouvoir entretenir des rapports affectifs sains avec les autres, il faut être bien avec soi-même. Toutefois, il est crucial de vous rappeler que la solitude dans le sens de loneliness — soit le sentiment d'être abandonné de ses proches, de la société — est un fléau de société actuel.
Vouloir apprendre à son enfant à se suffire à lui-même un peu tous les jours, ce n'est pas le laisser seul parce qu'on est débordé ou épuisé, et le renvoyer trop souvent à lui-même notamment parce qu'on prône l'autonomie à tout prix. L'équilibre est le principe éducatif par excellence.
Avez-vous trouvé des astuces pour habituer l'enfant à apprivoiser les espaces-temps de solitude constructive ?
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Auteur contributeur : LMT
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