Je m'appelle Aurélie. Je me souviendrai toujours de cette fête de fin d'année.
Mon petit Tristan n'avait alors que deux ans. Des décors colorés avaient été installés dans la crèche, chacun avait apporté gâteaux et friandises, une musique gaie rythmait l'ambiance. Les enfants s'étaient déguisés, et je voyais briller les yeux de mon fils tant il était fier de son costume de pompier, même si celui-ci était trop grand pour lui.
Plusieurs animations avaient été prévues pour amuser les enfants : à l'entrée, un coffre rempli de foulards et de perruques et, dans le petit jardin, des plots, des cerceaux et une immense bassine de sable avec des canards à saisir avec des cannes à pêches faites maison.
Tristan s'était amusé longtemps à pêcher les canards, ignorant tout de ce qui l'entourait, absorbé par le jeu. Un autre petit garçon qui l'observait de loin s'était approché pour tester l'activité à son tour. Sa mère nous avait immédiatement rejoints et, fixant son enfant d'un air inquiet, n'avait pas remarqué mon sourire.
Je l'entendis lui dire : « ça, c'est un jeu qui demande beaucoup de concentration, ça risque d'être compliqué pour toi ! ».
Le petit garçon ne répondit pas alors, mais baissa la tête, comme s'il s'était pris une claque. Il saisit ensuite la canne et essaya nerveusement de faire prénétrer le crochet dans l'anneau attaché à la tête du canard.
Au bout de quelques instants, il commença à s'impatienter puis, lâchant la canne, se mit à agiter le sable furieusement, salissant le sol autour de la bassine.
Sa maman s'énerva et s'exclama avec virulence : « tu vois, je te l'avais dit ! Maintenant on n'a plus qu'à ramasser tes bêtises ! ».
A cet instant, j'ai entraperçu l'avenir de ce petit garçon : ses échecs scolaires, ses échecs amoureux, sa carrière manquée, ses épaules rentrées, son sentiment d'être un imposteur... Un avenir s'annonçant gris préparé par des parents inconscients du fait que des commentaires peu valorisants - bien qu'apparemment anodins - impactent durablement l'estime de soi de l'enfant, et sa capacité à se réaliser pleinement une fois adulte.
La confiance en soi se construit et un enfant a besoin de confiance pour exprimer son plein potentiel.
Avoir confiance en soi s'apprend pas à pas, et cet apprentissage métamorphose nos vies. Voici quelques clés qui pourront vous aider à conduire vos enfants sur le chemin de la confiance.
Transmettre des pensées positives et stimulantes
Porter un regard et des discours d'encouragement
Les mots comme l'intention que les adultes portent à l'égard de l'enfant sont essentiels pour lui permettre de bâtir une confiance en lui solide, qui l'accompagnera dans ses réussites comme dans ses échecs.
Tous ceux qui interagissent, parents, enseignants, éducateurs ou encore professeurs de danse ou de judo, contribuent à renvoyer à l'enfant l'image qu'il aura de lui-même.
Dire à un enfant qu'il est nul, c'est le condamner à la nullité, parce qu'à force de l'entendre, il finira bien par se persuader qu'il n'est capable d'aucune réussite.
Chaque instant est une opportunité pour révéler à l'enfant ses qualités, son potentiel, sa capacité à oser faire de nouvelles choses, même au risque de se tromper.
Par un compliment, par un regard complice, par une main qui lâche le vélo pour laisser l'enfant pédaler par lui-même, la confiance se construit pas à pas.
Le sécuriser affectivement et manifester sa confiance
La confiance est aussi une question de sécurité. L'enfant qui se sent protégé osera d'autant plus s'aventurer dans des expériences nouvelles et sortir de sa zone de confort.
En lui offrant une affection profonde et sincère, en l'aidant à acquérir les compétences pour lui permettre d'évoluer comme il le souhaite, l'adulte offre un environnement sécurisant et bienveillant. L'enfant doit sentir que même s'il échoue ou se trompe, l'amour de celui qui l'accompagne reste et restera identique car il est inconditionnel.
Par ailleurs, pour être confiant, il faut d'abord que l'éducateur de l'enfant ait lui-même confiance dans les capacités de l'enfant.
S'il se crispe dès que l'enfant escalade l'immense toile d'araignée du parc, qu'il refuse de laisser l'enfant éplucher une pomme de terre sous prétexte qu'il va se couper ou qu'il s'empresse de répondre à la place de l'enfant, ce dernier intégrera peu à peu que la vie est pleine de dangers et qu'il faut à tout prix se protéger en recourant à quelqu'un de plus fort que lui.
Dire à l'enfant simplement « je suis là pour toi » et « j'ai confiance en ta capacité à y arriver » lui permet de trouver le courage pour prendre des risques et s'aventurer dans la vie.
Valoriser le potentiel et les réussites de l'enfant
Aider l'enfant à prendre conscience de son potentiel
La confiance se construit d'abord en apprenant à identifier ses propres qualités, ses compétences, ses savoirs faire et ses talents.
C'est en prenant conscience de l'infini des possibilités de sa personne qu'on comprend qu'on est capable d'accomplir tout ce que l'on souhaite.
Une petite activité toute simple consiste, pour l'enfant, à dessiner un beau papillon sur une page entière puis à lister ses qualités sur son aile gauche. Ensuite l'enfant va demander à des personnes de confiance de lui dire quelles sont les qualités qu'il possède, selon eux. Il les inscrira alors sur l'aile droite du papillon. Enfin, l'enfant comparera sa perception et celle des autres. Il constatera alors l'estime que lui portent ses aînés. Pour connaître plus en détail cette activité, découvrez le Papillon de la Confiance !
Toute occasion peut être saisie pour faire remarquer à l'enfant ses innombrables qualités pour développer l'image positive qu'il aura de lui-même et pour l'aider à comprendre qu'il possède déjà tout ce dont il a besoin pour réussir sa vie et accomplir ses rêves.
Tout est déjà là, en lui-même, dans sa capacité à créer à partir de rien, dans sa volonté de se surpasser, dans son humour au quotidien, dans sa sensibilité à fleur de peau...
Il est déjà magnifique, il ne lui reste plus qu'à le révéler, à l'utiliser, à l'exploiter !
Tenir un cahier de réussites
Il est essentiel de valoriser et de tracer les réussites de l'enfant. L'enfant sera fier, se sentira reconnu dans ses efforts et aura envie de se donner les moyens d'atteindre d'autres réussites.
Invitez-le à choisir un carnet qui l'inspire et en faire son « Cahier de Mes Réussites ». Il y notera tout ce dont il est fier, les missions accomplies, les succès remportés, chaque nouveau pas franchi.
Les réussites sont bien plus diverses que les simples résultats scolaires (qui ont néanmoins aussi leur place dans le carnet). Chaque réussite personnelle mérite d'être valorisée : se faire un nouvel ami, gagner un match de foot, réussir à s'organiser tout seul pour faire ses devoirs, écrire une belle histoire ou peindre un beau tableau, réussir à vaincre sa peur de l'eau et prendre plaisir à plonger la tête dans la piscine, oser dire non à quelqu'un, réaliser une action en faveur de l'écologie, tenir cinq minutes en méditation pour progresser intérieurement... Le cahier de réussites est une bonne façon de commencer l'année scolaire. Tout comme les exercices de visualisations, et d'autres techniques encore que vous pouvez découvrir en cliquant ici !
Il a des milliers de choses à célébrer, et le faire est une forme d'apprentissage au bonheur. Savoir se réjouir de chaque progrès, vivre pleinement l'instant présent, comprendre que chaque minute est une occasion d'évoluer... Prendre conscience des choses positives est la meilleure façon d'évoluer positivement. C'est un cadeau pour la vie.
Apprendre à l'enfant à devenir acteur de son succès
Motiver l'enfant
La motivation consiste à permettre à l'enfant de ne pas se contenter du minimum mais d'oser espérer le meilleur pour lui-même et de réaliser intimement qu'il mérite le meilleur.
Quand votre garçon rentre de l'école et qu'il fait la tête car « il n'a décroché qu'un 12 en maths », que lui répondez-vous ?
1ère option : « Cela ne m'étonne pas, tu ne travailles pas assez ». En réagissant ainsi, il y a de fortes chances que vous l'ameniez à perde toute envie de s'améliorer. C'est démotivant et dévalorisant.
2ème option : « Mais non, 12 c'est déjà très bien ! ». Vous lui dites en réalité qu'il n'est pas vraiment capable de faire mieux et que pour lui - avec ses capacités - c'est déjà un très bon résultat ! Il s'habituera alors à se fixer des objectifs modestes et à choisir une vie peu ambitieuse car au fond, c'est à son niveau...
3ème option : « Si tu penses que tu es capable de faire encore mieux, tu as sans doute raison. Alors à ton avis comment pourrais-tu faire pour atteindre ton objectif ? » Et là, vous ouvrez une porte vers l'espoir, la réalisation personnelle, le dépassement de soi, et vous l'impliquez dans sa propre vision de la réussite de façon créative !
Apprenez-lui donc à croire en sa capacité de progresser, à se donner les moyens pour la réussite de ses objectifs, et rappelez-lui toujours qu'avoir confiance c'est oser essayer, et risquer de se tromper.
Encourager l'enfant à créer lui-même les conditions de sa réussite
Une façon d'aller plus loin dans la motivation et les pratiques à mettre en oeuvre pour atteindre ses objectifs est de lui proposer de bâtir un petit tableau de motivation en prévoyant différentes étapes à franchir et en prévoyant qu'il puisse s'octroyer un moment de fête lorsqu'il aura réussi ! Le tableau de motivation est aussi très utile pour aider l'enfant à se défaire de comportements négatifs !
Quoiqu'il en soit, encouragez-le toujours à choisir des objectifs atteignables, en l'aidant à fixer des étapes qui le guideront progressivement à la réalisation de son objectif.
Par exemple, pour la note de maths, un objectif de résultat n'est pas adapté car il ne dépend pas seulement de lui mais aussi du niveau du contrôle, de son état d'esprit le jour de l'évaluation, de son niveau actuel...
Privilégiez l'encouragement à produire un effort pour progresser et non le résultat.
Par exemple, l'enfant peut décider de faire une demi-heure de maths tous les soirs pendant trois semaines en plus de ses devoirs habituels, ou alors décider de se retrouver avec un ami une fois par semaine pour consacrer deux heures à s'entraîner ensemble aux mathématiques...
Face au découragement...
L'enfant traverse une épreuve difficile, vit un événement désagréable ? Le rôle primordial d'un parent est-il forcément de le consoler ou de le plaindre ? Vous pouvez plutôt aider votre enfant à s'interroger sur les situations vécues, à exprimer ce qu'il ressent, à constater ce qu'il peut apprendre de l'épreuve qu'il a vécue et ainsi à être mieux préparé si la même expérience se représentait.
L'éducateur peut enseigner à l'enfant à puiser dans ses propres ressources pour trouver des solutions, à améliorer lui-même son quotidien, bref à devenir acteur de sa propre vie plutôt que de la subir.
Un enfant qui déteste faire ses devoirs et qui le vit toujours comme un moment désagréable, peut essayer de transformer l'expérience pour la rendre plus ludique ou plus plaisante.
En l'interrogeant, on s'étonnera de voir qu'il parvient aisément à trouver par lui-même des idées pertinentes pour améliorer son quotidien, même s'il est parfois nécessaire de l'aider un peu pour élargir la vision des possibilités qui s'offrent à lui.
Les devoirs pourront alors devenir un moment qu'il s'approprie en créant les solutions qui lui conviennent.
En voici quelques exemples :
Lui enseigner des techniques pour renforcer sa confiance
Il existe de nombreuses techniques pour renforcer la confiance en soi. Lorsque l'enfant les connait, il peut les utiliser au quotidien pour vaincre ses peurs, gagner en sérénité et devenir plus confiant.
La respiration
L'art de la respiration est certainement la technique la plus simple à utiliser et elle est redoutablement efficace ! En apprenant à respirer correctement, nous pouvons réellement nous changer de l'intérieur. La respiration abdominale réduit le stress, renforce l'attention, permet de se recentrer et d'être plus joyeux. Elle peut constituer en elle-même un excellent exercice de relaxation pour le retour au calme. Vous pouvez en savoir plus en cliquant ici.
La sophrologie
La sophrologie est aussi une méthode dont les bienfaits sont immenses.
Voici un exemple pratique pour aider votre enfant à vaincre sa peur, qu'elle soit liée à une évaluation, à un passage au tableau pour un exposé, à une compétition sportive ou à toute autre "épreuve" qu'il appréhende.
Dites-lui de visualiser la situation comme si elle se déroulait idéalement, étape par étape. Qu'il s'imagine lui-même, fort de toutes ses capacités, devant le tableau en face de ses camarades (ou au moment de l'examen, ou lors de la compétition sportive), en train de vivre une situation idéale et le résultat de cette situation idéale : "je me vois en train de me réjouir d'avoir réussi, je vois mon professeur me féliciter, mes amis m'applaudir, la médaille que j'ai remportée...", etc. Ce rituel de visualisation peut être un véritable moment de bonheur et de réassurance. Vous pouvez lui dire qu'il est pratiqué par les plus grands sportifs mondiaux !
Le langage corporel
Le langage corporel peut être utilisé pour agir sur le mental. Adopter chaque jour pendant quelques minutes la posture d'un héros aide l'enfant à développer confiance et à vaincre sa timidité. Au-delà du moment de franche rigolade que peut procurer cet exercice, c'est une façon d'imprimer aussi, jusque dans le corps, une empreinte positive. Oui, le corps a aussi une mémoire !
La méditation
La méditation est la meilleure pratique pour mieux maîtriser son mental, gérer ses émotions, optimiser son potentiel. Méditer déploie nos capacités et nous aide par là à pleinement accomplir ce que l'on souhaite. Il existe des kits de méditation pour enfant, tels celui du "Pingouin zen". Pour un enfant, l'approche ludique de la méditation est indispensable.
Pour conclure sur la confiance en soi, je résumerais l'ensemble de mes propos par ceci : l'enfant porte en lui un potentiel illimité et notre travail, en tant que parent ou accompagnateur, consiste simplement à l'aider à exprimer ce potentiel.
Un article exclusif, signé Aurélie, auteur du blog Mon enfant a du potentiel
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Crédit photo : Sarah Richter, CCO créative commons
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