Troubles du sommeil : des pistes pour régler la situation !

Par Caroline Leleu

Le saviez-vous ? La question du sommeil de l'enfant est en passe de devenir une problématique de santé nationale dans le monde occidental. Les pédopsychiatres font face à de plus en plus de parents qui se disent dépassés et impuissants face à des problèmes graves de sommeil de leur enfant : impossibilité d'endormissement, réveils nocturnes fréquents...

Si vous avez essayé toutes les méthodes et que vous ne pensez pas venir à bout de la situation, voici quelques techniques inédites.

Peut-être pourront-elles vous aider à redonner à votre enfant sa dose de sommeil ?

Bon courage et bonne nuit à tous !

Les problèmes d'endormissement

Tous les jours, le même problème revient en boucle : votre enfant refuse d'aller se coucher, ne veut pas rester dans son lit, pleure à chaudes larmes dès que vous souhaitez quitter la pièce. Il vous est quasi impossible de sortir de sa chambre avant qu'il ne se soit endormi.

Vous savez que la période du coucher devient systématiquement un moment de tension.

Cette situation prend de plus en plus de place dans vos soirées et vous gâche le plaisir de vous retrouver en couple le soir.

Vous avez joué la fermeté et les négociations, mais rien à faire...

Vous avez déjà respecté les précautions d'usage :

  • L'enfant est couché dans une chambre bien rangée, et dans un cadre calme et rassurant
  • Le rituel du sommeil (d'une durée d'un quart d'heure environ) a été suivi : un brossage de dents pour les plus grands, un passage sur le pot, une petite histoire, une chanson, un câlin...
  • L'enfant a pris un repas léger environ deux heures avant son coucher
  • Et pour les plus grands, pas d'écran le soir, au moins pendant les deux heures qui précèdent l'heure du coucher

Et pourtant, rien à faire, votre enfant qui présente pourtant en journée tous les signes d'équilibre et de gaîté se transforme en petit diable impossible à convaincre.

« J'ai l'impression que ce n'est pas un caprice mais qu'il est face à une crainte insurmontable quand nous quittons la pièce. » Dit Stéphanie, maman de Léo, trois ans. « C'est poignant, car il nous adresse clairement un signal d'angoisse, que nous ne parvenons pas à déchiffrer ».

Parfois, en effet, les difficultés d'endormissement dissimulent des problèmes plus ou moins graves, que les parents n'avaient pas envisagés. Les pédopsychiatres sont spécialisés pour traiter les questions de ce type : un spécialiste peut quelquefois, en quelques séances, trouver les points bloquants et aider l'enfant à mettre des mots sur ses souffrances. Même un enfant de deux ou trois ans, qui ne parle pas encore très bien, est capable d'exprimer beaucoup, par le jeu, les dessins...

Avez-vous essayé ces solutions qui peuvent parfois fonctionner ?

  • Le soir, alternez le rituel du coucher entre parents si cela est possible. Il s'agit d'un moment compliqué qui peut générer des tensions et qui peut être vécu comme une corvée... Si vous réussissez à renverser la vapeur et à transformer cet instant difficile en moment de plaisir partagé, vous avez gagné. Pour cela, partager entre les deux parents le petit rituel du soir est une bonne piste.
  • Avez-vous pensé à l'hypnose douce ? Non, il ne s'agit pas d'agiter un pendule devant les yeux de votre héritier en lui susurrant « tes paupières sont louuuurdes » mais de méthodes moins spectaculaires, moins agressives et tout aussi efficaces ! L'hypnose douce a fait ses preuves, et de nombreux parents qui l'ont tentée ont constaté une nette amélioration du sommeil de leur enfant.

Valérie Roumanoff est hypnothérapeute et auteur du livre Le marchand de sable va passerSelon elle, les enfants peuvent être réceptifs à l'hypnose « verbale » (qui s'appuie sur des jeux et des contes) dès l'âge de trois ans. Dans son ouvrage, elle explique sa méthode, liée à l'hypnothérapie, pour aider les enfants à s'endormir : il s'agit de caler sa respiration sur celle de l'enfant pour entraîner naturellement le retour au calme et l'abaissement des paupières.  Les histoires sont classées en fonction des tranches d'âge des enfants viennent en soutien à cette méthodologie. Découvrez en fin d'article les liens pour deux histoires extraites des livres de Valérie Roumanoff qui aident les enfants à s'endormir !

Michel Jakobowicz est également hypnothérapeute et propose lui aussi un ouvrage d'initiation à sa méthode : Hypnose douce pour vos enfants. A tenter !

  • Une autre solution qui peut se révéler aussi amusante : le yoga pour enfants. En permettant à l'enfant d'ouvrir un sas de décompression, le yoga aide l'enfant à libérer ses émotions et à se détendre. Rebecca Whitford, yogi confirmée, professeur de yoga et mère de trois enfants, a rédigé un ouvrage de référence pour accompagner l'enfant dans ses postures : Le yoga des petits pour bien dormir. Petit yogi cligne des yeux comme la chouette, s'étire comme un petit renard, met la tête à l'envers comme une chauve-souris... Réalisées calmement et de façon ritualisée, ces postures pourront aider l'enfant à retrouver son calme.

Les problèmes de réveil nocturne

Toutes les nuits, votre enfant se réveille entre une et quatre fois, et vient vous réclamer quelque chose : son doudou, sa tétine, un accompagnement aux toilettes... Vous êtes éreinté.e par ces nuits entrecoupées ? Votre vie de couple en pâtit ainsi que vos projets professionnels ?

Pour couper court à ces réveils nocturnes, il est possible d'envisager des solutions.

Sachez que 20 à 30% des enfants sont touchés par ces réveils nocturnes, et que les causes peuvent être multiples.

Elles peuvent être d'ordre physiologique (besoin d'aide pour aller aux toilettes, notamment au moment de l'acquisition de la propreté...), liées à un changement de rythme (rentrée scolaire, déménagement...), ou révéler une angoisse plus diffuse et bien dissimulée.

  • Là encore, alterner les nuits entre parents est une bonne solution. Relayez-vous pour raccompagner votre enfant à son lit. Tout d'abord, cette solution permet de profiter d'une bonne nuit de sommeil une nuit sur deux. 
    Par ailleurs, cette méthode indique également à l'enfant qu'il n'a pas un parent référent en cas de crise, et que ses deux parents agissent en coopération pour régler le problème. Quand on sait que, pour le petit, en période œdipienne, se glisser dans le lit conjugal est en général une façon inconsciente de séparer ses parents, montrer une union de couple n'est pas anodin.
  • Votre enfant vous explique qu'il a vu un monstre, un loup, une sorcière ? Ce trouble très classique porte le doux nom d'hallucinations hypnagogiques. IL convient alors de ne pas nier la vision de l'enfant mais de l'aider à s'en débarrasser symboliquement : inciter l'enfant à la dessiner puis à déchirer ou jeter le dessin par exemple.

Pour conclure, sachez que ces périodes difficiles auront un jour une fin... et que lorsqu'il sera adolescent c'est vous qui devrez le tirer du lit malgré ses protestations !

Pour aller plus loin

Découvrez d'autres actualités signées PopMoms, l'application gratuite qui permet aux parents d'un même quartier de s'entraider gratuitement : baby-sitting à tour de rôle, sorties scolaires alternées, covoiturage, troc, garde partagée... Pour en savoir plus : www.popmoms.fr

Cet article a été rédigé par Caroline Leleu, en exclusivité pour PopMoms, tous droits réservés©

Image 123RF par Poomsak Suwannasilp 

       

Commentaires



Les autres articles